vendredi 15 juin 2012

Pain amer / Marie-Odile Ascher

Après la note hautement dramatique de la dernière fois, aujourd'hui, je vous propose de retourner à des considérations légères et distrayantes avec un petit point lecture.
Ça faisait longtemps!

Un petit point lecture avec un coup de cœur à la clé! 


Pain amer / Marie-Odile Ascher. Anne Carrière, 2011
Bon, en fait, je préfère la couverture de la version poche (d'autant plus que l'illustration de la version originale est sur un bandeau... sans cela, la couverture est très classique) :

Pain amer / Marie-Odile Ascher. Pocket, 2012



Même si, évidemment, l'intérêt ne réside pas dans la couverture, mais dans le contenu.


Bon, j'annonçais des "considérations légères et distrayantes"... je vous ai un peu induit en erreur si l'on se fie au sujet abordé dans ce roman.



L'histoire :
A l'issue de la seconde Guerre Mondiale, Staline propose aux Russes blancs, qui avaient fui la Russie pendant la Révolution bolchévique, de les amnistier et les invite à rentrer au pays.
(Pour ceux qui ne le savent pas, comme moi avant de lire ce roman, les Russes blancs étaient ceux qui soutenaient le tsar)

Un certain nombre d'entre eux se sont installés en France, à l'image de la famille de Marina, le personnage principal de Pain amer.


Marina est l'aînée d'une grande famille et, comme ses frères et sœurs, elle est née et a grandi en France, ne parle pas un mot de russe, elle ne se sent pas particulièrement proche de ses origines russes.

Marina a un avenir heureux et tout tracé en France : elle vient de réussir brillamment son baccalauréat, s'apprête à partir en colocation avec ses meilleures amies pour suivre ses études supérieures et surtout vient de se fiancer avec Marc, dont elle est éperdument amoureuse.
Lorsque ses parents décident de répondre à l'appel de Staline, remplis de l'espoir d'une vie meilleure, elle accepte de suivre sa famille, déterminée à rentrer en France aussitôt celle-ci installée en URSS.


Pain amer retrace le voyage du retour en URSS et les années qui le suivent.


Je ne vous le cache pas, c'est loin d'être tout beau tout rose... Mais Marina est un personnage tellement attachant, qui fait preuve d'un tel courage, qu'on se laisse vite happer par ce récit.

On se surprend à espérer, avec elle, les retrouvailles avec son cher et tendre Marc.

L'amour qu'ils se portent, les lettres qu'ils échangent, la perspective de se retrouver un jour, font que Marina arrive à surmonter de bien difficiles épreuves.


C'est un très beau (premier) roman, une belle histoire d'amour, un beau portrait de femme... (beau, beau, beau, bon, tant pis pour la répétition...)

Au-delà de ça, cela m'a permis de découvrir un volet de l'histoire russe que je ne connaissais absolument pas. Et cela m'a donné un nouvel éclairage sur certaines impressions que j'ai eue lors de mon séjour à Moscou.


Ah! j'oubliais un point TRES important!!!
J'ai eu l'occasion de voir l'auteure suite à ma lecture. Lors d'une rencontre fort agréable et d'échanges très intéressants, elle nous a notamment indiqué que l'idée de ce roman avait germé suite à une rencontre qu'elle avait faite il y a quelques années en Ukraine. Une femme d'une certain âge lui avait brièvement raconté son histoire : sa naissance en France (...) et le retour de sa famille en URSS suite à l'appel de Staline.


C'était la première fois pour moi que je rencontrais un auteur que j'avais lu.
C'est une bien agréable façon de prolonger la lecture!

A noter que le deuxième roman de Marie-Odile Ascher vient de paraître :

Le Serment de Maria / Marie-Odile Ascher. Anne Carrière, 2012

Maria étant la grand-mère paternelle de Marina...

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